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Gouvernance alimentaire en Nord-Pas-de-Calais : la Ruche qui dit Oui ! joue les ambassadeurs

Le 4 octobre à Lille se sont tenues les 3e assises de la transformation écologique et sociale régionale. On y a parlé mutation de la société ou comment repenser les façons de s’alimenter, de se loger, de se cultiver… De vivre autrement, quoi ! L’alimentation était au cœur des questions. Logique, cela fait plusieurs mois que la Région Nord-Pas-de-Calais réfléchit à une nouvelle forme de gouvernance alimentaire. Régulièrement, elle réunit tous les acteurs du secteur pour dessiner les contours de ce que pourrait être l’alimentation de demain. Eric, responsable des ruches d’Aix et de Roubaix fait partie de ceux-ci. Reporter-acteur-ambassadeur, il nous dresse un premier état des lieux de sa région. Atouts, faiblesses et priorités du Nord-Pas-de-Calais, vous saurez tout.

L'agriculture est le premier employeur régional
L’agriculture est le premier employeur régional

Ca ressemble à quoi le Nord-Pas-de-Calais ? A une région très rurale où les 2/3 du territoire sont couverts par les champs. La moitié des exploitations pratique au moins une activité d’élevage. Du côté des cultures, la diversité on connaît : pomme de terre, lin, betterave, navets, choux … Ici, l’agriculture est le premier employeur régional, avec plus de 85 000 emplois directs et indirects. Si un agriculteur sur 5 vend en circuit-court, la région accueille aussi des géants de l’industrie agro-alimentaire : Herta, Mc Cain, Bonduelle… La grande distribution fait elle aussi partie du paysage. Parmi les forces du territoire, le groupe de travail a également pointé l’énorme bassin de population. Avec 4 018 644 Nordistes, la région monte sur la 3e marche du podium des régions de province les plus peuplées et juste derrière l’Ile-de-France sur le plan de la densité (324 hab/km²). Ca en fait des bouches à nourrir. Enfin, ça brasse en Nord-Pas-de-Calais. Le réseau de transport très développé fait de la région un véritable carrefour européen.

En Nord-Pas-de-Calais, la part du budget des ménages consacré à l'alimentation se réduit inéxorablement.
En Nord-Pas-de-Calais, la part du budget des ménages consacré à l’alimentation se réduit inéxorablement.

Tout va bien dans le Nord-Pas-de-Calais ? Si seulement… Le territoire compte malheureusement de nombreuses faiblesses. La population au faible pouvoir d’achat réduit inlassablement la part de son budget consacré à l’alimentation avec toutes les conséquences sanitaires qu’on connaît (obésité, maladies cardiovasculaires, diabète). Dans le même temps, chaque année, de nombreux exploitants mettent la clé sous la porte, peu d’entre eux trouvant de repreneur. Les candidats potentiels préfèrent les conditions plus souples des pays transfrontaliers. Résultat, 4 000 hectares par an de terres agricoles sont artificialisées. Ici, l’agriculture biologique est à la traîne, la région est même avant-dernière sur le sujet. Et puis, de nombreuses filières agricoles demeurent fragiles, par manque de formation, de relève, de valorisation et de rémunération.

Une Ruche dans le Nord à Aix. ©Thomas Louapre
Une Ruche dans le Nord à Aix. ©Thomas Louapre

On commence par quoi pour développer une alimentation durable, locale et économiquement viable ? Le groupe de travail auquel participe la Ruche qui dit Oui ! a imaginé 6 priorités d’actions. Membres des ruches, à vous de jouer !

Axe 1- Valoriser, sensibiliser et former les consommateurs, acteurs de leur alimentation
Membres de la Ruche, vous êtes déjà très concernés par les conséquences de l’acte alimentaire et êtes de formidables ambassadeurs du « consommer mieux » en distillant pas mal d’évidences autour de vous. Continuez !

Axe 2- Renforcer la filière alimentaire du Nord-Pas de Calais pour davantage de localisation de l’alimentation
Quand pour certains « consommer local » est un voeu pieu juste derrière « arrêter de fumer », « se mettre au sport », pour vous c’est juste devenu une réalité plus ou moins fréquente, mais une réalité. Poursuivez dans cette voie.<

Axe 3- Agir ensemble pour réduire le gaspillage et les déchets alimentaires
Le système de la Ruche obligeant à commander plusieurs jours avant d’avoir sa commande est une contrainte pour vous mais elle permet aux producteurs de connaître à l’avance les commandes, de cueillir au dernier moment, de travailler en flux tendu, de repartir sans aucun invendu. Vos pré-commandes permettent de parvenir à un système « zéro gâchis ». Bravo !

Axe 4- Accompagner les acteurs professionnels pour qu’ils intègrent tous l’importance d’une alimentation de qualité
En allant rencontrer les producteurs, les responsables de Ruches contribuent à faire prendre conscience aux professionnels qu’il est possible de promouvoir une alimentation de qualité fermière et artisanale au prix juste. Et vous, en achetant leurs produits, vous leur prouvez grandeur nature votre intérêt pour la qualité et la traçabilité.

Axe 5- Travailler à la mise en réseau des acteurs pour mieux se connaître, mutualiser les développements et les partenariats
Une ruche ça bouillonne d’initiatives.Les distributions permettent les rencontres. Déjà de nombreuses graines ont été semées, il ne reste plus qu’à les arroser.

Axe 6- Agir pour une restauration collective engagée en matière de qualité alimentaire
Un jour des ruches fournisseuses de cantines, et pourquoi pas ?

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