Le climat, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le protègent de leurs petites mains. Comme ces 100 makers venus des quatre coins du monde du 15 août au 21 septembre pour la POC 21. Objectif ? Prototyper une société zéro carbone, zéro déchet. Pendant 5 semaines, dans le château de Millemont (Yvelines) leur mission était d’inventer, en open source, 12 produits et solutions pour le climat et la transition écologique. Bicitractor était l’un d’entre eux.
Le maraîcher bio est un animal rampant, passant une grande partie de sa journée à quatre pattes ou le dos droit penché sur la jambe avant quand il a pratiqué la danse classique ou encore assis glissant sur sa croupe entre les rangs. Le maraîcher bio désherbe, sarcle, plante, bine souvent à la main, se plie en douze et, inévitablement se pète le dos. « On propose de transférer la sollicitation du dos par celle des cuisses et des mollets, » explique Jean-Pierre Comte l’un des 3 concepteurs du Bicitractor.
Devant sa machine, le trentenaire à casquette nous présente l’engin conçu pour les exploitations maraîchères de petite et moyenne taille. Celles qui n’ont pas forcément envie de s’endetter avec des machines conventionnelles hors de prix. Celles qui préfèrent le bruit du pédalier à celui des moteurs. Celles qui entretiennent leurs champs le plus souvent à la main.
Le Bicitractor donc est une sorte de vélo à 4 roues plus ambiance VTT que Fixie, surmonté d’une belle assise tressée en chambres à air. On y pédale comme sur les vélos couchés. Une barre sous le siège porte les outils qui travailleront le sol : binette, sarcleur, pulvérisateur (à purin)… Ceux-ci s’actionnent à la main par un système ingénieux de poulies qui rappelle celui des marins. « Un de nos collaborateurs est ancien champion du monde de voile, » explique Jean-Pierre. Ainsi, le maraîcher sur son Bicitractor borde, lofe, abat tout en attaquant sur grand pignon le col du Tourmalet. Le dépaysement semble assuré.
Il faut pourtant encore attendre un peu pour que le Bicitractor foule les champs. Pendant ces 5 semaines de POC 21, Jean-Pierre Comte, Damien Barrière et Matthieu Grosche, les trois acolytes du collectif Farming Soul ont d’ores et déjà bien fait avancer leur concept qui au départ était plutôt sommaire (comme le montre le dessin ci-dessus). Ils ont peaufiné leur idée, assemblé jusqu’à 150 pièces de métal, testé un système de Bicitractor avec batteries électriques pour faciliter le travail du maraîcher, non pas dans les côtes mais quand le terrain se fait plus lourd, plus difficile à appréhender. Pendant ces 5 semaines, ils ont aussi essayé de faire baisser le prix de revient de leur engin en dessous de la barre des 1500 euros. Et puis, ils ont pu le faire rouler pour de vrai chez un maraîcher du coin.
« Nous allons le tester, le re-tester pendant toute une saison de maraîchage, casser des pièces, les réparer jusqu’à ce que la machine soit optimale, » explique JP. Les béta-testeurs, maraîchers bio de leur état se trouvent dans le Sud de l’Ile-de-France. « C’est un groupe de fermes qui travaillent avec des Amaps. » Les 3 passionnés se sont aussi rapprochés de l’Atelier Paysan, coopérative d’auto-construction avec qui ils vont développer tout un cycle de formations pour apprendre aux agriculteurs à construire le tracteur dont ils ont besoin. Si tout roule, à l’automne 2016, les plans du Bicitractor devraient être disponibles pour tous en open source. On s’en fabrique un pour la techno parade ?
Oubps, c’est le Weedmaster pour le 2 roues…
Bonjour,
De l’autre coté de l’atlantique, des protos également ont déjà été réalisé, voir le lien suivant http://farmhack.org/tools/culticycle
Ensemble, il y a qqch de magique a développer pour sarcler, biner…de manière silencieuse, sans trop d’investissement. Idéal pour des petites fermes en maraichage. Il y a également le Webmaster finlandais a 2 roues mais cela parait plus physique car il faut le pousser. Si quelqu’un a un retour d’expérience de ces différents protos après une saison complète, partagez votre ressenti. Olivier
Bravo pour votre vélo-tracteur, invention solidaire qui peut répondre à des besoins adaptés aux gens démunis du tiers monde, (comme les fours solaires de l’association bolivia inti).