Métro-boulot-dodo, parfois vous troqueriez bien votre train train quotidien pour une bouffée de grand air. Pour une journée de maraîchage ? Thomas Boonen, jeune maraîcher du Pas-de-Calais raconte en 15 photos une journée presque ordinaire. Vous signez ?
6h00. Il pleut. J’ai la tête en pétard, je traîne. Le réveil sonne tout les 5 minutes jusqu’à 6h30. Café clope, j’imprime les commandes pour organiser les récoltes.
7h00. Je devrais déjà être au terrain, mais deux gamins se réveillent et en moins de 3 minutes retournent le salon. Je les habille et les installe à déjeuner. Je file sans me retourner.
8h12. Joe et Jack nous confirment que la pluie ne va pas s’arrêter (ça motive). Je prépare les combis, les bottes, les sécateurs et les caisses. Je dresse une petite liste des légumes à ramasser. Re-café.
9h00. Après un tour de mes terrains, je retourne chercher des caisses. Baptiste va arriver pour les récoltes. Encore un bon prétexte pour un café.
10h00. Ca colle sous les bottes, on est trempés, mais il y a du boulot par dessus la casquette. Franchement, on se demande pourquoi on fait ce métier…
11h00. Un petit point sur ce qu’il reste à cueillir. Ca gadouille toujours autant, faut dire qu’on a eu droit qu’à 5 minutes de soleil. Les chaussettes flottent dans les bottes. On pense à Verdun. On est contents d’être nés 60 ans après.
12h00. Les caisses de légumes s’empilent, on se voit avancer. On a le soleil dans nos têtes, ça y est on sait pourquoi on fait ce boulot.
13h00. Retour au hangar. On décharge les caisses. On se réjouit devant nos beaux légumes. Ca donne faim, d’ailleurs c’est l’heure.
14h00. On y retourne, c’est cool, il ne pleut plus.
15h00. Récolte des haricots. On fait du 8,5 kilos à l’heure. Dans les bouquins, la moyenne est de 5 à 10 kg à l’heure. On se tire la bourre pour battre le record. A la fin de la journée, on doit frôler les 40 kilos ramassés.
16h00. On arrête les haricots, on a ce qu’il nous faut. C’est bien pour aujourd’hui. On attaque les oignons et ça c’est long, mais j’adore.
16h20. J’adore, mais je craque. Je ne me vois plus avancer. Et dire qu’il me reste encore 3 ou 4 caisses d’oignons à récolter.
18h00. Baptiste récupère les oignons et c’est tant mieux. Je n’ai plus de jus. Il n’y a que quelques mètres jusqu’au fourgon, mais à cette heure-ci ça semble tellement loin.
18h30. On ramène les légumes au hangar. On se marre, on n’est pas couchés. Ca bouchonne sur le périph’.
19h00. Je range mon costume pour qu’il sèche, je le retrouverai demain. Je file à la maison nourrir ma smala. Ce soir c’est faritas (poivrons tomates oignons…) !
*VDM : Vie de maraîcher
Zé il l’avait dit qu’il allait planter des navets, nourrir ses minots avec des produits bios et avec ce qu’il resterait il nourrirait le monde entier. Moi j’imaginait qu’être ingénieur contribuerait à un monde meilleur.. Cultive notre jardin, prends en bien soin. Un jour, un beau jour, un matin le nez dans mon café je réaliserai que c’est assez et je viendrai te retrouver. Adesias l’ami
es un Fènis !
Coume vaï Loule?
et ben viens j’avé de pan à la paniero.
j’ aime, j’ aime beaucoup. Le début de la journée un peu fun!! Tu as raison de nous faire découvrir ce qu’ est une journée de travail. On ne peut que t’ encourager et te dire bravo pour ce beau boulot. En plus tu passes bien sur les photos!! Merci à la ruche qui dit oui.
Bravo fils!
Continue.
Oui, parfois, un coup d’œil vers le bout du rang, et on a l’impression qu’on n’y arrivera jamais… ça réveille les muscles et les articulations… je ne l’ai fait que les saisons d’été, c’était dur, mais c’était bien !
Juste sympathique à lire, ça ouvre la tête le temps de la pause au boulot.
Merci 🙂
J’adore votre roman-photos !!! bravo, je vous envie !!! j’aimerais me lancer dans un jardin d’insertion… mais j’ai peur !!! En tout cas, la vie de secrétaire : raz le bol, j’ai besoin d’air. J’ai un petit potager en carrés, je me régale à travailler dedans pour le fun…
Bonne journée, bonne semaine, bon courage, à bientôt
Nath