Parce que le poisson connaît aussi ses protecteurs, trois cousins enfants de marins ont créé leur poissonnerie locale en ligne. Leur promesse ? Des produits de la mer frais, locaux et de saison issus d’une pêche durable.
Difficile de l’ignorer, voilà quelques années que la tempête de la surpêche menace nos fonds marins. À l’échelle du globe, elle fait même partie des plus graves menaces pesant sur la santé des mers et de leurs habitants, selon le WWF. Heureusement, les associations et les artistes régulièrement secouent les consciences des mangeurs de poisson pané. Rappelez-vous, en novembre 2013, l’illustratrice Pénélope Bagieu jetait un beau pavé dans la mare en rendant public de façon ludique le problème du chalutage en eaux profondes. En quelques semaines sa BD-pétition a recueilli plus de 900 000 signatures et fait interdire le chalutage profond en Europe. Joli score, l’artiste.
Reste qu’aujourd’hui, tout n’est pas rose dans la grande bleue. Les poissons sont de moins en moins nombreux dans les océans. Selon le dernier rapport de la FAO, 31,4 % des stocks de poissons dans le monde seraient même surexploités. Péchés en trop grand nombre (surtout en méditerranée) les poissons n’ont plus le temps de se reproduire suffisamment et les stocks seraient en très forte diminution. On fait quoi ? On arrête les arrêtes ? Ou alors on se tourne vers la pêche durable et ça tombe bien, on vient d’attraper dans nos filets O’Poisson.
Installés aux Sables-d’Olonne, nous nous rendons à la criée tous les matins pour offrir du poisson frais dans les assiettes de nos clients dès le lendemain matin, expliquent les trois cousins, Caroline, Benjamin et Maxime, issus d’une famille de pêcheurs depuis trois générations. En 2014, ils décident de faire perdurer l’histoire familiale en créant leur propre poissonnerie durable et en ligne.
On ne sélectionne pas les poissons de trop petits calibre pour les laisser grandir…
Concrètement, O’Poisson est installé aux Sables d’Olonne. Tous les matins, le père de Caroline et son cousin se rendent directement sur la criée et achètent aux marins leur pêche du jour. On essaye de privilégier ce qu’on appelle la petite pêche, explique le jeune femme, c’est-à-dire que l’on travaille avec des petits bateaux, on ne sélectionne pas les poissons de trop petits calibre pour les laisser grandir… Pêche durable en fait c’est quand on respecte les quotas, les calibres, la saison, la méthode de pêche et que l’on privilégie les prises locales, rapport à la taxe carbone.
Ainsi, tous les matins, lorsque Pascal Hennequin, le père de Caroline revient avec les poissons et fruits de mer, genre bar, merlu, encornets, merlan, bulots et bigorneaux, ils sont préparés, vidés, parfois cuisinés et, en quelques heures, prêts à être expédiés. Les cousins travaillent également avec Sébastien, producteur d’huitres à Fromentine (sur l’île de Noirmoutiers), Bernard, l’oncle de Caroline qui tient une conserverie artisanale à l’île d’Yeu, Henri, producteur d’algues à Roscoff. Bref, tout le monde se connaît et fait plus ou moins partie de la famille.
Quand le poisson est débarqué le mardi matin, le mercredi ça peut être dans vos assiettes, explique Caroline. Avec nos produits, nos consommateurs peuvent redécouvrir le poisson frais. On a plein de clients qui réussissent à nouveau à faire manger du poisson à leurs enfants. Grâce à O’Poisson, l’avenir appartiendrait vraiment à nos enfants ? En tous cas, on a envie d’y croire (et de goûter à leur fameux lieu noir).
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