Il pousse comme le trèfle au printemps. De Melbourne à Moscou, le mouvement Incroyables comestibles convertit l’espace public en jardins potagers. Chaque jour, de nouveaux citoyens rejoignent le mouvement et offrent leur production légumière aux passants. Dans sa Bretagne natale, Amélie a rencontré les groupes locaux.
« Sous les pavés, l’abondance partagée », tel aurait pu être le slogan de cette révolution que portent les Incroyables Comestibles. « Imaginez un monde de paix où chacun mange à sa faim. Un monde où l’entraide et la gentillesse sont la règle commune. Un monde où votre enfant n’a plus à s’inquiéter pour demain. Un monde où, vous-même, vieillissant, ne vous faites plus de souci quant à ce que vous aurez à manger demain. Ce monde, c’est celui des femmes et des hommes qui se sont engagés avec les incroyables comestibles. C’est un monde où l’on crée l’abondance par le partage. »
Le mouvement a vu ses premiers bacs partagés outre Manche à Todmorden, petite ville anglaise située à 27 km de Manchester. Dans cette bourgade de 14 000 âmes, ne soyez pas étonné de découvrir au coin d’une rue, devant le commissariat de police ou sur les gazons de l’hôpital des petits panneaux indiquant « Food to Share », traduisez « Nourriture à Partager ».
En effet, dès 2008, les habitants ont transformé l’espace public en jardins potagers où chacun plante et cultive pour tous afin de créer l’abondance partagée. « Les citoyens de Todmorden ont décidé d’opérer un retournement à 360 degrés, expliquent les responsables du mouvement. Ils ont changé de regard. Ils ont acté ensemble qu’ils n’étaient plus les victimes du chaos extérieur, mais qu’ils étaient les créateurs de leur réalité. Ils ont transformé leur espace public en jardin potager où chacune et chacun plante et cultive pour tous. Avec l’invitation : prenez, servez-vous, c’est gratuit ! »
Depuis, des centaines de collectivités du monde entier ont repris l’initiative. Il sont plus de 400 en France et 700 sur la planète. L’objectif ultime est de rendre les territoires auto-suffisants sur le plan de l’alimentation. Comment ? Par la production locale, le partage et des pratiques respectueuses de l’environnement.
En France, c’est à Colroy-la-Roche (Alsace) en 2012 qu’est né le premier Incroyable Comestible. A l’origine de cette déclinaison française du concept, François Rouillay pour qui la pratique relève « de l’agriculture urbaine en open source. Tel un logiciel libre, alimenté par tous et accessible à chacun.» Il est vrai que le principe est archi simple : il suffit qu’une seule personne dans sa commune lance la dynamique de la « Nourriture à partager » des incroyables comestibles pour que, de proche en proche, les habitants découvrent que l’abondance est le fruit du partage ! On plante, on arrose et on partage. Une simple balconnière plantée de persil ou de fraisiers, flanquée d’un petit panneau « nourriture à partager » et voilà. Les voisins sont d’abord curieux puis apportent à leur tour quelques plants pour garnir les bacs qui, bientôt, viendront égayer les abords du village tout entier.
Avec 400 groupes dans l’Hexagone, il ne m’a pas fallu faire plus de 20 kilomètres pour trouver ces incroyables semeurs d’abondance près de chez moi. A Plomelin (29), le mouvement à été mis en place par le Conseil Municipal des Enfants, soutenu par la mairie et un maraîcher qui fournit les plants. Le mouvement a très vite été rejoint par le Lycée horticole de Kerbernez. Ensemble, ils ont pu mettre en place le circuit des Incroyables Plom’légumes, une green route où les fruits du partage prennent tout leur sens.
Un peu plus loin, à Plobannalec (29), Sophie éditrice a décidé de prendre part au mouvement pour « retrouver de meilleurs rapports entre les hommes et avec la Terre. » « J’ai trouvé le mouvement tellement accessible parce qu’il part d’actes simples. J’ai aimé sa philosophie car il produit de la convivialité, du partage, des échanges entre les gens et qu’il invite à retrouver une conscience du respect de la terre et donne envie de se remettre à jardiner, de consommer plus sainement. »
A Rennes, c’est à Gael Lorin et l’association jardins (ou) verts que l’on doit l’un des premiers jardins en permaculture en 2013. Aujourd’hui, 7 incroyables jardins poussent dans la ville bretonne. Au détour d’une allée, Gael m’apprend qu’il existe un label « ville comestibles » et que Paris est en lice.
Plus de doute, le mouvement est donc présent dans les grandes villes mais aussi dans les petits villages et cela partout dans le monde. Il permet un retour à la terre, de créer du lien social, de redonner confiance en soi et en l’humanité et de se retrouver, toutes générations confondues, autour d’un même but. Cette fois moi, j’ai décidé de me lancer. Et vous ?
__________
Ca y’est je me lance aussi ! Rejoignez les Incroyables Comestibles de la Ruche de la Divatte :
https://www.facebook.com/groups/LesZincsdelaDivatte/
[…] Dès 2008, les habitants ont transformé l’espace public en jardins potagers où chacun plante et cultive pour tous afin de créer l’abondance partagé … […]
Très bien ! Mais lorsqu’on opère un retournement à 360 degrés on se retrouve dans la même direction. Conseil : évitez d’imiter nos gouvernants. Just for fun !
idée formidable, aura t’on un jour la chance de voir cela à paris?
Ils sont déjà à la capitale : http://www.incredible-edible.info/?page_id=1700. N’hésitez pas à rejoindre le mouvement.
[…] Il pousse comme le trèfle au printemps. De Melbourne à Moscou, le mouvement Incroyables comestibles convertit l’espace public en jardins potagers. Chaque jour, de nouveaux citoyens rejoignent le mouvement et offrent leur production légumière aux passants. Dans sa Bretagne natale, Amélie a r […]
[…] Il pousse comme le trèfle au printemps. De Melbourne à Moscou, le mouvement Incroyables comestibles convertit l’espace public en jardins potagers. […]