C’est dur parfois la vie de journaliste. Devoir tester un repas Cookening chez l’habitant et passer une incroyable soirée. C’était hier et j’ai rarement aussi bien mangé.
Cookening, vous connaissez ? La petite soeur du couchsurfing version gastronomie. En clair, un site qui met en relation des cuisiniers amateurs et des touristes, des gourmands ou des curieux. Les premiers cuisinent chez eux, les seconds viennent se glisser les pieds sous la table (et paient leur repas).
Il y a 10 jours, me voilà sur le site à m’inscrire en deux clics et à feuilleter les pages à la recherche de mon cuisinier idéal. Florent B a mis de sublimes photos, habite dans un loft à cheminée et sait définitivement me parler : « Je vous propose un repas élaboré à partir de bons produits frais du marché, de saison et provenant de producteurs sélectionnés (agriculture raisonnée ou bio le plus souvent). » Banco, Florent tu seras mon Bertrand Grebaut pour la soirée. On s’échange des mails. Moi sur le mode : « euh voilà j’adore ce que vous faites et j’aimerais bien faire un reportage pour le blog de la Ruche qui dit Oui, ça ne vous dérange pas ?» Lui : « je serais ravi de vous rencontrer et de vous accueillir pour un dîner. J’aime beaucoup la Ruche qui dit Oui et ne vois aucun inconvénient à l’idée du reportage. Juste un petit souci de date : le 15, on a déjà un dîner avec des garçons de Munich qui ont réservé sur le site ; ce sera donc une soirée en anglais. Si ça vous dit, vous êtes la bienvenue ! » Fine, I’m in. My english is not perfect but bien meilleur que mon allemand. On poursuit avec des échanges sur le menu, sur ce que j’aime ou n’aime pas. La veille, je reçois une petite présentation des autres invités : Peter et Martin, les fameux bavarois donc, Kalissa, étudiante suissesse, Edouard et Florent nos hôtes pour le dîner. Tout le monde a une bonne tête. Vivement demain.
Ding dong. A 20h30 pétantes, me voilà devant la porte, une bouteille de blanc à la main. « Bonjour Hélène. » Les invités sont déjà là, c’est marrant, j’ai l’impression de les connaître déjà. « Margarita pour tout le monde ? » lance Edouard. Je m’étais juré de ne pas picoler avant le jeudi mais puisqu’on est là pour bosser, je ne résiste pas. La discussion démarre à toute vitesse en français, en anglais, en franglais. On goûte le magret maison d’Edouard, on picore des chips de panais et on passe à table. La vaisselle est à l’image de l’appart, chic et de bon goût. Pourvu que je ne renverse rien. Les festivités démarrent par un velouté de châtaignes aux noisettes torréfiées, se poursuivent par un boeuf braisé au vin rouge avec confit d’oignons, dés de céleri rave, fèves et pleurotes.
Florent, consultant dans le civil a déniché cette recette lors d’un stage de 3 semaines cet automne chez Ferrandi, l’école de française de gastronomie. Est-ce à dire qu’une conversion est dans l’air ? Pas encore. Le trentenaire préfère jouer les chefs à domicile avec Cookening. « J’adore cuisiner surtout avec des contraintes. Cette formule me permet de prendre des risques, d’aller au fond des recettes. » Ce soir, le fond de veau est fait maison, la viande mise à mariner depuis deux jours, les ingrédients ont été choisis avec passion. Tout est frais, archi frais, délicieusement bon.
La soirée prend une tournure amicale, presque familiale, avec les oncles d’Allemagne et la petite cousine de Suisse. Comme tous les gourmands à table, on parle de ce qu’on mange, de ce qu’on pourrait manger, de ce qu’on a déjà mangé. Thierry Marx, Michalak (pas le rugbyman, le cuisinier), Alain Passard... font un temps partie du repas, tout comme les livres de cuisine qui circulent. Peter et Martin racontent qu’ils ont déjà testé le Noma à Copenhague, Florent et Edouard les trésors des Bras dans l’Aubrac, Kalissa revient du marché de la truffe. Et moi, j’en profite pour terminer mon verre, n’ayant pas de plus croustillante anecdote à raconter que mon dernier plat du jour à 12 euros il y a 6 mois. On poursuit par un Brillat-Savarin à la truffe accompagné par sa salade de mâche. Pour finir sur des poires Belle Hélène. Je prends ça comme un hommage.
Café, digestif, on passe aux choses sérieuses. Peter veut absolument trouver de l’absinthe avant de quitter la capitale. Kalissa lui donne son e-mail, elle a des plans du côté de Genève. Chacun sort ses bonnes adresses pour les Bavarois, donne ses idées restos. On parle Nina Hagen et Falco, les deux seuls groupes allemands de notre connaissance, on nous rétorque Berry, on sèche définitivement devant la pop alternative suisse. On refait encore une fois le monde… Il est déjà 1h du matin. On ne se quittera pas avant la photo souvenir sur le canapé et les grandes embrassades dans l’escalier. Florent B. vraiment c’était parfait.
Allez-y n’hésitez pas le cookening est top.
En déplacement pour le travail, je n’avais point envie de me retrouver seul au restaurant IBIS de la région. J’ai osé toquer à la porte via cookening.com et j’ai passé une soirée d’enfer : gourmandise, surprise et attention. Bref tout parfait. La semaine d’après France 3 s’était invité chez mes hôtes, preuve qu’ils sont bons.
Seul hic la taxe que récupère le site. Pour moi j’ai payé 8€ et mes hôtes n’ont reçu que 6€. Alors ils ont fait le choix de proposer leurs délices en soirée sympa sur Facebook et ça marche tout aussi bien.
Bonjour,
Je suis adepte de la Ruche qui dit oui dans le 44 à VALLET (25 kms de Nantes).
Je trouve cette idée géniale.
Je cuisine peu car je suis seule.
Néanmoins, c’est une super idée pour faire des rencontres et échanger.
Merci pour cet article.
Cordialement.
Fleur14
Quelle bonne idée que de partager un moment gourmand et convivial. Je fais table d’hôtes et aimerai embarquer pour ce nouveau concept. Comment faire ? Merci de votre aide. Bien cordialement
Anne
Bonjour Anne,
Il suffit de vous inscrire comme hôte sur le site de Cookening et de vous laisser guider. C’est très simple, vous verrez. https://www.cookening.com/fr
Bonne chance dans vos aventures culinaires.