Par Gaelle Petit, 19 juin 2014

C’est peut-être la génération qui veut ça : faire du pain maison représentait pour moi une étape primordiale dans ma vie d’adulte. « Quand tu réussiras ton pain, tu seras une femme, ma fille ! »

Il faut dire que j’ai toujours été à fond devant « La Petite Maison dans la Prairie » et que j’ai grandi à côté d’une boulangerie avec la bonne odeur des p’tits pains au chocolaï, aïe, aïe, aïe ….

N’empêche que j’avais jamais osé me lancer.

On m’a bien offert une machine à pains mais ses programmes étaient un peu bizarres et franchement, le trou laissé dans le pain par le bras pétrisseur, comme ils l’appellent, ne répondait pas vraiment à ma recherche d’authenticité.

J’ai donc comparé et sélectionné des recettes et munie d’une impressionnante dose de bonne volonté, j’ai réuni farine, levure de boulanger, sel et eau. Il paraît que ce n’est pas plus difficile que ça !

Mélanger dans un saladier 500 g de farine, 30 cl d’eau et ½ cuillère à soupe de sel et pétrir. Jusque-là, ça va. Au début, la pâte est très collante et adhère aux doigts mais à force de pétrir, on arrive à former une jolie boule. Il faut la laisser reposer 30 minutes sous un torchon.

On rajoute ensuite la levure (il ne faut pas que la levure soit en contact direct avec le sel car celui-ci annule l’effet levant). Sauf que la levure de boulanger qu’on trouve dans le commerce est déshydratée, sous forme de petites billes. Ils préconisent sur l’emballage de verser le sachet dans 2 cuillères à soupe d’eau tiède et de laisser reposer 15 min. Bah oui, mais moi, j’ai suivi la recette du pain : je l’ai déjà mise, l’eau dans la farine et je ne peux pas rajouter d’autre liquide avec la levure. Soit, je verse les billes telles quelles, tant pis ! … Première erreur ? Le doute s’installe.

Il faut re-pétrir jusqu’à sentir que la « pâte se transforme ». J’étais sceptique mais c’est bien vrai : la pâte devient plus élastique.

La recette indique ensuite que la boule de pâte doit être déposée dans un saladier huilé et fariné et doit reposer 2 à 3h à température ambiante sous un torchon. On nous prévient que la boule doit doubler de volume. Sacrée sieste !

Effectivement, au bout de 3h, la pâte a bien gonflé et je comprends pourquoi il fallait huiler et fariner le saladier : on doit prendre soin de pas déchirer la pâte en la sortant pour la poser sur la plaque du four revêtue d’un papier cuisson. Et là, ça se complique : il ne faut pas la déchirer mais la directive suivante est d’y enfoncer son poing pour la dégazer…je ne comprends plus là. Bon… je m’exécute et boxe dans la pâte-punching-ball.

Enfin, il faut donner la forme au futur pain selon ses envies (c’est pas joyeux avec la marque de mon poing de l’étape précédente), le fariner légèrement, y réaliser des entailles comme un vrai boulanger et recouvrir d’un torchon encore 15 min.

Et voilà, on est fin prêts à enfourner 30 min à 200 – 220 °C préchauffé. En fonction du four, il est recommandé de placer en bas du four un petit récipient avec de l’eau pour apporter de la vapeur. Au point où j’en suis, j’obéis en me disant « qui peut le plus, peut le moins ! ».

Ta da ! Trente minutes plus tard, je sors du four un bon pain maison qui n’a pas monté et qui est dur comme de la pierre ! J’ai vraiment dû louper un truc ! Etait-ce le coup de la levure ? Le pétrissage a-t-il été trop mollasson ? Y-a-t-il un secret du chef ?

C’est donc un peu déçue mais prête à repartir dans mes expérimentations que j’ai tout de même osé servir ce pain à table : après tout, le goût était là et avec une mie bien compacte, on en mange moins, c’est économique !

Vous avez des astuces vous pour que je puisse un jour devenir une vraie femme ?