Chaque soir, 200 porcs d’environ 6 mois arrivent, après une heure trente maximum de transport (en janvier, une proposition de loi visait à limiter ce dernier à 8 heures au plus, ndlr), détaille le dirigeant. On sait toujours de quel élevage ils proviennent.
Les cochons passent ensuite la nuit dans un bâtiment sombre, la soue. Pour les déstresser, une petite pluie fine est déversée jusqu’au matin. Car la particularité d’Hénaff, c’est de posséder un abattoir sur site pour la fabrication du pâté et les saucisses fraîches.
Nous ne verrons pas la saignée mais les étapes d’après. Sept bouchers (tous des hommes), glissés dans des bottes blanches et une blouse de travail, charlotte et casque sur la tête, masque sur le visage et mains gantées, s’activent. Il fait chaud, plutôt humide et le bruit de fond — la scie électrique et la machine qui flambe les cochon — oblige à utiliser des bouchons d’oreilles et rend difficiles les conversations avec les collègues. 34 porcs sont tués à l’heure. Dans certains grands abattoirs, la cadence peut monter à 800.
©Thomas Louapre