Je suis une cousine du céleri rave et de la bette, je peux être rouge, jaune ou blanche, je contiens des bétalaïnes qui font voir les toilettes en rouge, on me mange crue ou cuite, je rentre dans la fabrication des biocarburants, je suis ? Je suis ? La betterave, oui !
Et oui, la betterave, appelée aussi « carotte rouge » a plus d’une racine à son arc. Déjà toute petite, vers 420 avant J.C., elle fait parler d’elle. En effet, on extrait de sa racine un miel végétal tandis que ses feuilles servent à l’alimentation du bétail. Au Moyen-Age, on la cultive fréquemment dans les monastères de France et d’Espagne.
Au 16e siècle, on commence à entrevoir de nouvelles qualités. Un agronome français met en évidence sa forte teneur en sucre. Deux siècles plus tard, Marggraf, un chimiste prussien démontre que les cristaux sucrés de la betterave sont les mêmes que ceux de la canne à sucre. Mais il s’agit encore d’une simple expérience de laboratoire…
Heureusement, François Charles Achard, chimiste également, reprend les travaux de son homologue prussien. 40 ans plus tard, il produit des pains de sucre et crée la première fabrique de sucre de betterave du monde, en Silésie.
C’est parti ! Au cours des premières décennies du 19ème siècle, deux fabriques ouvrent en France, à Chelles et Saint-Ouen, puis dans la Somme, l’Aisne, le Pas de Calais. Napoléon Ier voulant favoriser le développement de cette production, va même jusqu’à ordonner la mise en culture de 32 000 hectares de betterave.
Le 2 janvier 1012, dans une raffinerie de sucre de canne, Benjamin Delessert, jeune botaniste et industriel français, parvient à fabriquer industriellement du sucre de betterave. Napoléon Ier se rend sur place, détache la croix de la Légion d’Honneur qu’il arbore sur sa propre veste et la lui remet ! Quelques années après le botaniste revend sa fabrique à la famille Say. 200 ans plus tard, la France est devenue le premier producteur mondial de sucre de betterave.
Aujourd’hui, les chiffres sont impressionnants. L’Hexagone produit 34 millions de tonnes de betteraves dont : 20,2 millions pour le sucre alimentaire, 3,8 millions pour l’alcool, 3,7 millions pour l’éthanol, 2 millions pour les usages non alimentaire et l’industrie chimique (et 4,3 millions de tonnes pour l’export).
En 2014, la betterave ne se contente pas de sucrer les fraises. On la trouve aussi dans une recette moins courante, celle du bioéthanol. En Europe, ce biocarburant est produit à partir de céréales (blé, maïs…) ou de betteraves. Par un procédé de fermentation industrielle, le sucre contenu dans ces végétaux est transformé en alcool. Cet alcool (éthanol) est déshydraté pour créer du bioéthanol destiné aux moteurs essence.
On allait oublier que la betterave se mange aussi. Très riche en antioxydants et qu’elle est conseillée aux personnes anémiées. Alors, un jus de betterave et ça repart ?
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Deux bonnes petites recettes à base de betterave
Velouté aux feuilles de betterave
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