Sous de grandes serres, Camille fait pousser ses petites algues bleues et les transforme en brindilles de spiruline. Plongeon dans une journée ordinaire du spécialiste, au coeur des Landes.
Camille, la vingtaine, bien dans ses baskets, look de surfeur, licencié en aquaculture a rapporté de son stage dans le Gard en 2012 deux litres des bassins à spiruline de son hôte et c’est ainsi que l’aventure a commencé. Aujourd’hui, il a installé à Parentis-en-Born, le village il est né, 3 serres de production et un laboratoire de récolte et de conditionnement.
La spiruline c’est quoi ? Au départ, il faut une eau stérile (eau du robinet) à laquelle on ajoute du sel, des sels nutritifs et du CO2 gazeux et on obtient celle qu’on appelle l’algue bleue, qui est en fait une cyanobactérie.
6 h : Camille allume les roues à aubes pour créer une « agitation » de l’eau dans les bassins et enclenche la pompe pour filtrer cette dernière. A l’autre bout des tuyaux, dans le laboratoire eau et spiruline sont à présent séparées. L’eau est recyclée dans sa totalité, le site fonctionne à 100% en circuit fermé, la spiruline récupérée ressemble à une pâte liquide vert émeraude.
Camille a mis au point un procédé innovant afin de gagner du temps sur cette étape relativement longue d’ordinaire. C’est ainsi qu’à lui seul il parvient à gérer un site de production de 600 m2.
8 h : C’est le pressage, il s’agit de transformer ce liquide en solide, grâce à une presse pneumatique. La biomasse recueillie contient encore pas mal d’eau, il faut donc la presser pour en éliminer le maximum. Au bout d’une dizaine de minutes, Camille obtient une belle galette. Certains mettent du poids avec des cailloux ou des femmes, chacun son système D !
10 h : La pâte obtenue, pareille à de la pâte à modeler, est appelée spiruline fraiche, elle peut se consommer telle quelle mais ne se conserve que 24h. Il va donc falloir pratiquer l’extrusion, mot barbare qui signifie que la pâte va être mise dans un poussoir afin d’être transformée en spaghettis. Ces filaments sont étalés sur des cadres placés ensuite dans un séchoir. Un système de ventilation va permettre leur déshydratation en 5h environ et un séchage à basse température (40°) va en préserver toutes les vitamines.
Pour les puristes, la souche utilisée est un mix de lonar et paracas.
12 h : L’enchainement de toutes ces étapes sera répété une dizaine de fois dans la matinée, le spirulinier est un lève-tôt, il prend donc enfin sa pause !
La culture de la spiruline étant celle de la patience, en l’occurrence du séchage, l’après-midi Camille l’utilise pour gérer l’administratif, entretenir le site, envoyer par colis «l’écumeur» dont il est l’inventeur. Cette pièce très utile pour solutionner des problèmes de filtration dus à la présence de « sucres » dans le milieu de culture a nécessité deux ans de recherche, il la commercialise auprès de ses collègues français mais aussi au Brésil.
18 h : L’heure de la récolte est arrivée, Camille va récupérer les brindilles séchées de spiruline des cadres du séchoir dans un bac, les mettre en sachets sous vide, tout en en gardant une partie qui partira dans un laboratoire afin d’être examinée.
Cette journée type va se répéter tous les jours entre avril et octobre environ, quand une température autour des 37 degrés est respectée, la spiruline est frileuse. Le reste de l’année, Camille troque sa charlotte contre une casquette de commercial et vend son stock, 200 kg l’an passé. Il espère le doubler cette année.
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Trois liens pour en savoir plus :
Très riche en protéines, vitamines et minéraux, la spiruline remplace la viande sans aucune contre-indication. Elle est utilisée aussi chez les personnes dénutries et les sportifs, pour récupérer ou augmenter la masse musculaire.
Salut Albert,
Votre « stupide » me paraît excessif, cliquez donc sur les liens proposés avant de râler !
La spiruline calme peut-être les courroux ridicules…
Bonjour,
Un article sur la spiruline était déjà paru sur le Blog :https://magazine.laruchequiditoui.fr/sainte-algue/
C’est pourquoi un autre angle avait été choisi pour celui-ci.
N’étant pas journaliste, je ne m’attribue pas votre qualificatif.
Bonjour,
Moi je n’ai pas très bien compris cette histoire de cailloux et de femmes… ça m’intrigue
Les journalistes sont souvent stupides. Ici, cela ne déroge pas à la règle. Tout est dit sur le produit dans cet article frustrant, sauf le principal. A QUOI CA SERT ?
C’est un complément alimentaire riche en fer