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Yann et Pascaline : producteurs génération 2.0

Dans le genre virage à 180 degrés, celui de Yann et Pascaline est assez remarquable. Informaticiens dans une SSII parisienne, ils sont désormais éleveurs bio de porcs et de poules et fournissent une poignée de Ruches. Pour eux, plus de doute, le bonheur est dans le pré et dans la Manche.

Hier informaticiens, aujourd\'hui éleveurs bien dans leurs bottes. ©Thomas Louapre 2013
Hier informaticiens, aujourd\’hui éleveurs bien dans leurs bottes. ©Thomas Louapre 2013

Leur conversion est plutôt récente, voilà seulement un an que le jeune couple s’est installé à La Luzerne, un patelin de 60 habitants à 4 kilomètres de Saint-Lô. Leur village compte moins d’âmes que l’immeuble du 13e arrondissement parisien qu’ils ont habité pendant des années mais tellement plus d’air. « Je ne voulais pas que mes enfants grandissent à Paris, explique la jeune trentenaire. Moi-même je me suis toujours dit que tôt ou tard je retournerai à la campagne. » Ce sera plutôt tôt mais pas sur un coup de tête. Pascaline en bonne normande prend le temps d’amorcer le virage. « Nous avons commencé à imaginer une reconversion agricole en 2005. Nous avons passé un bac pro agricole par correspondance. Cela nous a pris 2 ans, le temps de bien réfléchir. » Sur leur blog Agristory, les deux informaticiens racontent leurs pérégrinations. « Nous avons reçu 15 kg de bouquins début novembre et il faut rendre 10 devoirs pour mi-janvier, ça fait pas mal de boulot, » écrivent-ils en janvier 2006. « On a le bac ! » claironnent-ils le 1er juillet 2008, scan du diplôme à l’appui. Stages, démêlage avec la Safer, fermes qui passent sous le nez, le blog se suit comme une série à suspens. Début février 2012 : « l’évènement tant attendu a eu lieu : nous sommes agriculteurs ! Le chemin a été long et compliqué, semé d’embûches à surmonter, mais avec de l’organisation et de la persévérance tout s’est bien passé. Nous allons lancer nos ateliers de poules pondeuses et de porcs plein air avant l’été. Les premiers produits fermiers seront prêts à partir de juillet pour les oeufs, et à partir d’octobre pour les cochons. » Happy end !

Nouvelle vie
Aujourd’hui, Pascaline et Yann on trouvé une superbe ferme et s’y répartissent les tâches : lui s’occupe des cochons et de la livraison des Ruches le soir, elle des poules et des marchés le matin. 100% de leur production est vendue en circuit court, comme convenu. Leurs 500 poules pondeuses et leurs 60 cochons vivent au grand air, se nourrissent de pois, de fèveroles, d’orge et de triticale produits en agriculture biologique sur l’exploitation. Quand les bêtes sont malades, le vétérinaire du coin les soigne à l’homéopathie. Pascaline devrait bientôt organiser un marché à la ferme le vendredi soir et rêve d’un atelier de découpe sur place. Des mauvaises surprises ? Il n’y en a pas eu. « On est ravis de ce changement de vie. On n’a plus le métro mais on court tout le temps quand même. C’est vrai qu’on est plus crevés qu’à Paris mais c’est de la saine fatigue. » « Le temps passe trop vite », écrivent-ils sur leur blog en décembre dernier. Tellement vite que depuis 3 mois, ils n’ont plus le temps de s’y consacrer. Preuve que Yann et Pascaline ont définitivement quitté le monde des webmasters. Désormais, ils sont agriculteurs.
http://www.ferme-de-la-tour.com

12 commentaires

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  1. […] Dans le genre virage à 180 degrés, celui de Yann et Pascaline est assez remarquable. Informaticiens dans une SSII parisienne, ils sont désormais éleveurs bio de porcs et de poules et fournissent une poignée de Ruches. Pour eux, plus de doute, le bonheur est dans le pré et dans la Manche.  […]

  2. Fabuleux ce destin…quelle belle décision que vous avez prise, en plus dans cette région il y a de belles histoires à vivre en BIO…
    Merci de nous faire goûter un peu de votre imagination et beaucoup de votre travail qui je suis sûr, vous amènera sur le chemin du bien être.
    Merci aussi pour ce courage qui vous a poussé à faire  » pousser » des petits comme des grands animaux nourris comme « un peu » autrefois.
    Bonne continuation dans la culture et l’élevage BIO qui font partie de ma nourriture au quotidien.
    Bien biologiquement vôtre…
    F. Vincent

  3. Super belle reconversion et toutes mes félicitations ………et mon admiration pour votre ténacité et votre volonté sans faille. Mille bravos.
    Nous sommes chacun à un bout de la France…….dommage ! J’aurai bien aimé devenir une de vos fidèles clientes.
    Bonne continuation
    Amitiés
    Michèle

  4. Notre famille mange peu de viande, mais l’abattage respectueux et non stressant pour l’animal nous parait évident. Il y a bien longtemps que nous ne mangeons plus d’agneau, pour ces raisons d’abattage ;à savoir l’égorgement.

  5. Si vous pouviez me réserver deux poules pour Noel? J’en serais ravie.
    J’ai l’intention de faire la poule au pot façon Henri IV , nous sommes 14 personnes
    si vous pouviez me mettre les abas pour faire la farce, merci.
    Dans l’espoir de vous connaitre à Laval
    Bonne soirée
    Mme Lefevre Brigitte

  6. C’est bien beau tout çà, je mange bio bien sûr, mais je suis végétarienne.
    Alors, quand vous parlez de « découpe sur place », il s’agit de ces animaux que vous élevez avec amour (!).

    1. Si les animaux sont abattus sur place, c’est une marque d’amour, paradoxalement, oui. Rien de pire que les abattoirs industriels. En tant que consommateur responsable, je serais rassurée de savoir que les animaux sont abattus et découpés sur place. Mais est-ce bien ça, la « découpe sur place » ?

    2. Tout à fait d’accord concernant la marque d’amour. Certes les animaux sont abattus mais il faut comprendre qu’ils sont élevés pour ça. Peut-être au risque de choquer certains mais on pourrait dire que leurs animaux sont abattus avec dignité. Avez-vous vu comment ils sont abattus dans les abattoirs industriels ? Une horreur, j’avais eu l’intention de donner des détails mais par respect pour les « âmes sensibles » je m’abstiendrais.
      Bravo à vous deux et que la force soit avec vous (sourire).
      Christian

  7. Retour aux sources.Retour a la terre.Cela parait évident mais dans les faits c’est un changement tellement radical, qu’il vous a fallu beaucoup de courage et d’abnégation et aussi énormément de travail pour arriver a faire tourner la machine.En tout cas un grand bravo .
    Bonne continuation a produire des produits sains et nobles.
    En tout cas nous, a la ruche de St Martin le beau on se régale…
    Merci

  8. bravo, vous êtes dans une très belle région, que je connais très bien;
    Bravo et bon courage pour la suite Amicalement S.D.

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