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La musique adoucit les pesticides

Plantes sous protection musicale

Certaines plantes sont aujourd’hui soignées grâce à une musique produite par… les protéines. Cette étonnante méthode, basée sur les travaux d’un scientifique iconoclaste et mélomane, offre une intéressante alternative aux pesticides.

Les courgettes qui s’étendent sur les quelque cinq hectares de Gilles Josuan n’ont pas toujours affiché cette peau lisse et ferme qui appâte aujourd’hui le chaland. Voilà plus de dix ans, le redoutable virus de la mosaïque avait si bien fait son œuvre que ce maraîcher provençal n’imaginait d’autre alternative que d’arracher l’intégralité de ses plants. Les légumes sont pourtant toujours là, visiblement sains. Le fait d’un produit chimique tout-puissant ? Pas du tout.

Une simple mais étrange musique diffusée quelques minutes, toutes les nuits, depuis huit appareils disséminés dans les cultures. Que le lecteur perplexe ne juge pas trop vite : d’autres avant lui ont souri à cette nouvelle, à commencer par les agriculteurs du coin. Depuis, ils ont vu les résultats, affirme Gilles…

La naissance des protéodies

L’influence positive de la musique sur les hommes, mais aussi sur les animaux et les plantes : le sujet revient régulièrement, sans que l’on comprenne bien de quoi il retourne. Parmi les scientifiques qui ont tenté d’en expliquer l’effet, Joël Sternheimer, ancien élève du physicien nobélisé Louis de Broglie et premier acteur de cette drôle d’histoire.

Nous sommes dans les années quatre-vingt. Le chercheur travaille sur la masse des particules quand il découvre que les acides aminés produisent un mouvement ondulatoire lors de la synthèse d’une protéine. Une vibration sonore, inaudible par l’oreille humaine. Le docteur en physique théorique – qui fut également chanteur sous le nom d’Evariste – décide alors de la retranscrire en associant une note à chacun des acides aminés qui composent la molécule. Il obtient ainsi une suite de notes semblable à une partition, délivrant une mélodie spécifique à chaque protéine. Les « protéodies » sont nées.

Écouter sa molécule

La possible application thérapeutique de cette musique ne lui apparaît que plus tard, un jour d’août 1985. Alors qu’il traduit en notes la protéine de l’hémoglobine, le physicien reçoit un appel d’une amie évoquant ses problèmes de santé – un taux d’hémoglobine resté trop bas après une intervention chirurgicale, justement. Le hasard l’amuse, il lui propose d’écouter sa molécule. Après deux passages de la protéodie, son interlocutrice se sent mieux. Et quelques jours plus tard, son bilan sanguin indique un taux d’hémoglobine revenu à la normale…

Cette première observation sera suivie de nombreuses autres, qui confortent Joël Sternheimer dans son intuition : la musique des molécules rééquilibrerait la physiologie d’un organisme malade ou affaibli. Lorsqu’on a besoin d’une protéodie, il y a quelque chose qui résonne en nous, explique-t-il. On la reconnaît et on la perçoit comme mélodieuse, alors qu’elle ne suit que très partiellement les lois à l’œuvre dans la musique. Mais ce qui est étonnant, c’est que si on n’en a pas besoin, on n’a pas envie de l’écouter. Pour le scientifique, très attaché à ce que la science n’évacue pas la dimension de sujet de ce qu’elle étudie, cette découverte porte en elle les germes d’une révolution en donnant sens et place à la subjectivité du patient. Adaptée aux plantes, elle introduit également la possibilité qu’il existe du sujet dans le végétal.

Fini les pesticides ?

Ainsi, l’être humain comme le cep de vigne pourrait reconnaître la musique qui lui fait du bien. Musique dont il serait lui-même l’auteur ou le coauteur ! Pas très académique, l’idée se heurte au scepticisme de la communauté scientifique, qui rechigne à débloquer des crédits pour une étude clinique. Qu’importe, le franc-tireur Joël Sternheimer l’éprouvera sur le terrain en se cantonnant à un usage agricole, avec l’aide de deux hommes fraîchement rencontrés et fortement convaincus, le biologiste et ingénieur agro-alimentaire Pedro Ferrandiz et l’ingénieur Michel Duhamel.

Les débuts sont mitigés, faute d’une diffusion correcte de la protéodie – la musique doit se déclencher à heures régulières.

Après plusieurs essais concluants de ce que le physicien nomme « le procédé génodique », tous trois fondent alors la société Genodics, qui détient le contrat de licence exclusive des brevets et droits d’auteur de Sternheimer. Ils y proposent des traitements à base de protéodies à leurs quelque 130 clients : maraîchers, viticulteurs, éleveurs, arboriculteurs ou conchyliculteurs confrontés à une maladie, un problème climatique, un rendement ou une qualité insuffisants.

Gilles Josuan est l’un des premiers à avoir testé la méthode. Les débuts sont mitigés, faute d’une diffusion correcte de la protéodie – la musique doit se déclencher à heures régulières. On a bataillé deux bonnes années, jusqu’à ce qu’on ait des panneaux solaires pour l’autonomie des appareils. À partir de là, on a vu les effets : je n’avais plus de refus de marchandises ! Et chaque fois que les boîtiers tombaient, que les batteries étaient épuisées ou que le mistral soufflait fort, comme par hasard le virus revenait.

La génodique : un traitement non-invasif

Car la génodique ne vise pas à éradiquer la maladie, bien au contraire : il s’agit ici de la mettre en sommeil et de maîtriser les réactions de l’organisme atteint, dans le respect de sa biologie comme de l’environnement. Le virus reste donc, mais les légumes de Gilles sont à nouveau commercialisables. D’année en année, c’est mieux. Sans la protéodie, je n’aurais plus de courgettes, assure le maraîcher, qui souscrit une licence annuelle pour la diffusion de cette musicothérapie et ne compte plus faire sans – il prévoit même d’utiliser d’autres protéodies, destinées cette fois à lutter contre les pucerons et à favoriser la floraison.

Le bilan est le même chez Bernard Magrez : selon le propriétaire du château Pape Clément, la mortalité par l’esca sur une parcelle de cabernet-sauvignon aurait baissé de 80 % en moyenne depuis qu’il a décidé d’utiliser la génodique contre le virus.

Plus généralement, le procédé régulerait les processus de croissance et de développement, préviendrait les maladies, offrirait une meilleure résistance au stress et, partant, exigerait une moindre consommation d’intrants. Fruits et légumes afficheraient en outre plus de goût, de sucre et de tenue d’après Pedro Ferrandiz, qui promet de rembourser ceux qui ne constateraient pas d’amélioration. Incluse dans le prix*, la formation de l’utilisateur n’est par ailleurs pas superflue : si la technique semble douce, elle nécessite des précautions – une diffusion de la mélodie supérieure aux quelques minutes préconisées peut fatiguer, perturber voire rendre malade l’organisme à qui elle est destinée.

Et pour l’homme ?

Parce que la méthode demeure en quête de crédibilité, elle reste expérimentée dans le seul domaine agricole. Du moins pour l’instant. Joël Sternheimer, qui a décodé plus de 2000 protéodies à ce jour, espère obtenir le brevet ouvrant la voie à une application humaine. En attendant de n’être plus réduit à l’anecdote de fin de JT, il délaisse déjà les médicaments pour se soigner grâce à la génodique, applicable à tous les maux à partir du moment où les protéines entrent dans le métabolisme.

Et il n’est pas le seul : dans le monde, quelques autres chercheurs creusent également le sillon et certains se forment à l’usage des protéodies. Un oto-rhino-laryngologiste nîmois, Jacques Aime, a même mené une première étude médicale sur une cohorte de 100 patients atteints d’acouphènes rebelles à tout traitement. Sa conclusion : environ un patient sur deux satisfait ou guéri et plus des 2/3 évoquant un effet positif.

L’antitrypsine, protéine qui protège les poumons, a un côté Beethoven, dans l’ouverture d’Egmont.

Mais le procédé appliqué à l’homme, s’il fait écho à des pratiques ancestrales, bouleverse des pratiques médicales solidement ancrées et pose des questions éthiques autant que philosophiques. En particulier celle de la responsabilité de l’individu malade. C’est lui en effet qui identifie la musique dont il a besoin pour guérir et ces quelques notes peuvent se révéler dangereuses pour qui en abuse ou les utilise à mauvais escient – raison pour laquelle le lecteur, curieux de savoir à quoi peut bien ressembler une protéodie humaine, n’en trouvera guère en ligne. On se contentera donc de noter que l’antitrypsine, protéine qui protège les poumons, a un côté Beethoven, dans l’ouverture d’Egmont. Et de repenser notre approche du vivant.

__________

* Le coût d’une application chez Genodics est de 2600 € pour une surface couvrant entre 5 et 10 ha la première année (avec l’installation du dispositif, le suivi et l’adaptation de l’application, la garantie de résultat et la formation du client) et de 800 € les années suivantes (licence des protéodies, mises à jour, location et entretien du diffuseur compris).

3 commentaires

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  1. Article peu precis sans la moindre preuve scientifique.
    Un peu de recherche m a appris que le createur de la methode, meme si il a travailler dans l equipe d un prix nobel, n a jamais publie le moindre papier scientifique.
    Bref, a mon avis une belle arnaque, malhereusement relayee par des journalistes.
    De la part d un biologiste des plantes, directeur de laboratoire.

  2. Clairement, cet article manque de science et de critique, et c’est bien dommage pour sa crédibilité, et donc celle de l’intégralité du magazine (que je suis en train de découvrir …)

    Vous pouvez commencer par l’article wikipédia de son auteur, mais vous n’apprendrez pas grand chose à part qu’on ne sait rien sur cette théorie, comme toutes celles sur lesquelles se basent toutes les arnaques pseudo-scientifiques
    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89variste_(chanteur)#Th.C3.A8me_de_recherche_:_les_prot.C3.A9odies

  3. euh… ça serait bien de nous expliquer un minimum comment ça marche! Ce sont les vibrations acoustiques? Par quelles cellules de la plantes, et comment sont-elles perçues?

    Votre article, par son manque de précisions et de détails ajoute à l’impression de loufoquerie de cette méthode.

    Bref, je n’ai rien compris.

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