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Lilo, le potager aquatique

Comment j’ai cultivé mon jardin intérieur

Il y a quelques semaines, je suis passée de chanteuse de salle-de-bain à agricultrice de cuisine. Grâce à Lilo, un délicieux potager d’intérieur, me voici désormais ménagère-maraîchère de moins de 50 ans.

« Tu vois, le truc qui nous tient vraiment à cœur dans ce projet, c’est d’émerveiller les gens. Attends, ça fait vraiment cul-cul de dire ça mais c’est vrai, c’est ce qui nous porte. » La clé du bonheur pour Romain Behaghel, cofondateur de la jeune start-up Prêt à pousser, se cache dans Lilo, à la fois potager d’intérieur, lampe-plantes et expérience hydroponique. Une belle trouvaille que l’équipe a mis deux ans à développer.

Jérôme Devouge et Romain Behaghel, les deux fondateurs de Prêt à Pousser.

L’objet tient dans une boîte de la taille d’une paire de chaussures 44. Je le reçois chez moi en 48 heures chrono parce que le bonheur n’attend pas. Excitée comme une coccinelle devant un champ de pucerons, je découvre les éléments de ma nouvelle vie de jardinière d’intérieur. Trois petits pots blancs accompagnés de leurs flotteurs, un socle et un pied en bois, un éclairage à base de LED, des capsules et des sachets d’engrais à ne surtout pas mettre dans mon thé. « C’est trop tumblr, » me lâche ma fille. Ce qui signifie, pour les plus de 15 ans, que l’objet est design, stylé, la classe quoi ! Et voilà qu’elle l’embarque dans sa chambre.

 

 

Le dispositif se monte en quelques minutes, les pots se posent sur leur socle, les flotteurs dans les pots, les capsules dans les flotteurs et les graines dans les petits trous formés dans le mélange tourbe-coco des capsules. Difficile de se tromper, d’autant que le petit livret qui accompagne l’objet est ultra bien fait, qu’il y a tout sur Internet et qu’on peut même télécharger l’appli Mylilo qui résume tout ça. Les pots sont remplis d’eau, Lilo est branché. Et la lumière fut.

Chez nous, trois personnes travaillent à plein temps en R&D. Une partie de nos locaux est aménagée en laboratoire d’expérimentation. 

Comme ça, tout semble naturel. Lilo s’allume en journée et s’éteint la nuit lorsque toutes les lumières de la pièce sont éteintes. En moins d’une semaine, les graines commencent à germer, en deux mois le basilic est prêt à être récolté. « Il nous a fallu plus de deux ans de R&D pour mettre ce dispositif au point, rappelle Romain. D’abord, on a testé plein de matériaux avant de trouver le plastique biosourcé et biodégradable qui forme nos capsules. Il doit tenir dans l’eau et se dégrader dans la terre lorsque la capsule est terminée. » Il a fallu aussi trouver les graines biologiques qui germent à tous les coups, développer les petits sachets de nutriments qui vont bien, imaginer le système de substrat-radeau et faire fabriquer le tout en France. « Notre entreprise s’appelle Prêt à pousser, on ne peut pas démériter, » s’amuse Romain.

L’hydroponie en est à ses débuts en France. Il s’agit pourtant d’ une technique horticole très ancienne qui permet de cultiver hors-sol.

Leçons de choses et d’autres

À la maison, Lilo a définitivement trouvé sa place dans la chambre de ma fille et dans notre assiette. Il permet également de dispenser des cours de SVT l’air de rien. « Les deux petites feuilles au début ce sont les cotylédons, les feuilles constitutives de la graine. » « La photosynthèse, ça vous parle ? » « Et N,P, K dans la classification périodique des éléments, ça donne quoi ? » Pour les plus petits, Lilo permet de regarder la vie qui pousse comme par magie. Pour les plus grands, c’est une invitation à méditer. « Les plantes et les gens ont en commun le cours de l’existence », rappelle le pédopsychiatre Dominique Sauvage (dans sa publication Horticulture et programmes thérapeutiques de la psychiatrie et du handicap, mai 2009). Comme nous, les plantes évoluent, changent, répondent aux soins et au climat, vivent et meurent. Pour l’adepte de la thérapie horticole, le lien que nous établissons avec elles nous renvoie à notre humble condition.

Aujourd’hui, nous nous tournons vers la bioponie. Notre prochain enjeu est de créer des sachets nutritifs à base de matières végétales organiques.

Dans ce contexte, au bout de deux à trois mois, la fin du cycle des récoltes pourrait nous plonger dans une profonde dépression, mais l’équipe a tout prévu. « Nous avons développé une douzaine de recharges et nous en sortons régulièrement de nouvelles », explique Romain. Menthe, sauge, persil, coriandre, pourpier, pétunias, origan…

Il fait froid, c’est l’hiver, je choisis de remplacer le persil par le tournesol qui m’apporte chaque jour un peu plus de soleil. Si c’est pas merveilleux, ça ?

6 commentaires

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  1. Intéressant certes, à voir sur le moyen terme et quand on a du temps… Mais pourquoi donc devenir une « ménagère-maraîchère de moins de 50 ans »? Après cet âge vénérable (celui qui dispose encore de quelques revenus soit dit en passant et est souvent en pleine forme, plus que les « djeuns »), on n’est plus qu’une vieille peau bonne à jeter, femme ou homme d’ailleurs et femme plus qu’homme ? Il est vraiment des expressions qui ne donnent pas envie de lire mais si de ne plus vous suivre.

  2. Je ne vois l’intérêt d’un tel système que si l’on habite dans un appartement très sombre. Pour tous ceux qui habitent un appartement normal, sachez que les graines poussent très bien dans des récipients percés et posés sur une soucoupe, avec un peu de terre et placé pas trop loin d’une fenêtre. Vous pouvez même bricoler un système d’arrosage quasi automatique avec une bouteille rempli d’eau dont le bouchon a un petit trou et que vous fichez tête en bas dans la terre… Pensez de temps en temps à enrichir la terre avec du marc de café, des sachets de thé utilisés ou un peu d’engrais. Les plus pressés peuvent acheter des plants dans le commerce… au lieu d’attendre que des graines poussent…
    Avantages :
    – des économies d’énergie (lampe, transport…)
    – le recyclage de toutes sortes de récipients
    – une déco adapté au style de votre logement
    – une étude par essai/erreur et observation des différents types de sols et terre pour sélectionner lors d’une promenade, celle où vos graines auront le plus de chance de pousser
    – des surprises : vous plantez des laitues et c’est de la morelle noire qui pousse ou du trèfle !

  3. J’ai tenté l’expérience, avec un produit concurrent qui fonctionne un petit peu différemment puisqu’il y a en en plus une pompe qui permet d’oxygéner l’eau en permanence.

    Alors c’est vraiment idéal pour les semis, ça pousse en un rien de temps. Par contre, pour la suite, les plantes se retrouvent bien vite à l’étroit. Mon basilic dépérit, les graines de tomates cerises ont toutes poussées. J’ai fini par ne garder qu’un plan, qui fait plus d’1m de haut, et m’a donné 4 tomates !
    L’oseille n’a rien donné, la graine de haricot mise en terre par petite fille n’a pas germée non plus.

    Bon c’est joli dans le salon, ou la cuisine, mais finalement c’est pas écolo, puisque ça consomme de l’énergie (entre pompe et lumière) et en plus ça crée une pollution sonore (si pompe).
    Changer l’eau est assez galère.

    Bref, me concernant, je ne suis pas du tout convaincue. C’est marrant les 2 premiers mois, mais pas plus…

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