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Le bon plan est dans la rue

Boîtes d’échanges entre voisins

On les a vues fleurir il y a quelques années en Allemagne, puis en Suisse, les voilà qui débarquent depuis peu dans l’Hexagone. Les boîtes d’échanges entre voisins éclosent au coin des rues, recueillant livres, jeux ou babioles en tout genre prêts à être adoptés par le premier chaland.

Boîte à livres, à Portland.

Dans le 12e arrondissement parisien, une jolie petite maison de bois sur roulettes est posée sur la place Felix Eboué. De loin, on dirait un hôtel à insectes mais en plus grand. De près, on découvre que ce kiosque citoyen est fait de casiers emplis de choses à donner. Ici, un espace penderie avec des vestes pour ceux qui viennent de retourner la leur, là un placard trocs de trucs, plus bas un espace pour les chaussures. « La Boîte à dons a pour objectif de promouvoir un système économique limitant la consommation de masse, le gaspillage ainsi que la production de déchets, en favorisant le réemploi », explique l’association Cap ou pas cap à l’origine de cette belle réalisation.

Le kiosque citoyen, Paris 12e.

Si à Paris, l’initiative entend bien faire des petits – le 15 février dernier, la Maison des associations du 12e arrondissement organisait un atelier de fabrication de boîtes de partage, à Lyon, c’est déjà chose faite. On y trouve aujourd’hui plus d’une quarantaine de boîtes à partager. Certaines se logent dans un vieux frigidaire, d’autres dans d’anciennes boîtes aux lettres comme celle de la Montée de la Grande Côte dans le 1er arrondissement… Elles sont petites ou grandes, rustiques ou pétillantes de couleurs, remplies de livres ou de vêtements et empruntent aux codes de la première givebox inventée à Berlin par Andreas Richter. En 2011, le styliste détourne une mini cabine téléphonique dans sa rue pour y déposer les objets qu’il n’utilise plus et, dans le même temps, lance le mouvement.

La give box de Conflans Saint-Honorine

Donner c’est donner

Concrètement, comment fonctionne une boîte à dons ? Rien de plus simple : dans ces boîtes, vous pouvez déposer des objets dont vous ne vous servez plus et récupérer ceux dont vos voisins n’ont plus l’utilité. Pas de réciprocité, on peut se servir comme on veut sans donner quelque chose en retour. De même que l’on peut donner sans se servir. Et vous venez quand vous voulez, avec qui vous voulez, comme vous le voulez, en rentrant du boulot le soir tard ou le dimanche après-midi, c’est vous qui voyez. Les boîtes à partage, c’est la liberté !

En moyenne, un enfant possède 238 jouets mais ne joue qu’avec 12 chaque jour, rappelle l’association Cap ou pas cap sur son site.

Vous êtes plein aux as ? Vous avez du mal à boucler les fins de mois ? Vous débarquez de la planète Mars ? Peu importe, les boîtes à partage, c’est fait par tous et pour tous. Ces boîtes sont censées n’appartenir à personne, ni à aucune structure ou collectivité. En tout cas, c’est la vision que porte l’association lyonnaise Les Boîtes à Partage.

Stéphanie, cofondatrice de cette association, nous confie son expérience : « Ce qu’on récolte le plus, ce sont les livres. Après, on va trouver des objets assez variés : vaisselle, déco, petits appareils électroménagers, jouets, jeux, vêtements, chaussures et d’autres objets culturels comme des BD, des magazines, des CD ou des DVD. Il y a également beaucoup de cassettes audio ou de VHS ! Étonnamment, même ces dernières sont récupérées et ça fonctionne plutôt bien. » Dans les boîtes à dons, on peut aussi déposer des petites annonces sur des événements du quartier ou sur des objets encombrants à venir récupérer directement chez son voisin.

Quand un vieux frigo devient une jeune boîte à partager... La boîte d'échange entre voisins du centre social et culturel Pierette Augier à Lyon dans le quartier de Vaise.

Le champ des possibles est immense et surtout, il est décidé à l’échelle microlocale. En effet, ces boîtes émanent souvent d’initiatives individuelles d’habitants ou de structures de démocratie participative comme les Centres sociaux ou les MJC. Comme en témoigne Stéphanie, « de simples boîtes posées dans la rue ne fonctionneront pas très bien. Elles seront même parfois dégradées. À l’inverse, lorsqu’elles sont réalisées à l’initiative des habitants, quand elles sont décorées avec les gamins du quartier, quand la démarche est expliquée au cours d’événements locaux, lorsque les commerçants sont associés à l’idée, les gens se l’approprient ».

Les boîtes à don, ce sont des initiatives par lesquelles les citoyens agissent dans leur quartier, construisent leur ville et créent du lien social avec leurs voisins.

Avec son association, Stéphanie souhaite répertorier et mettre en réseau les différentes initiatives de boîtes de l’agglomération lyonnaise. « On ne crée pas une boîte pour créer une boîte, dans notre accompagnement, on veut mettre en place une réelle réflexion sur le sujet et aller plus loin, réfléchir notamment sur ce qu’on a vraiment besoin de posséder. Ces actions à l’impact microlocal, en se multipliant, auront une portée beaucoup plus grande. » Et vu la croissance galopante de ces initiatives, on y croit ! À Lyon, l’association avait recensé une seule boîte, une givebox en 2014, il existe plus de 40 boîtes à partages début 2017 !

 

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Vous voulez passer à l’action ? Vous pouvez prendre contact avec l’association Les boîtes à partage. Elle accompagne déjà une quarantaine de porteurs de projets sur toute la France et saura vous orienter si vous souhaitez installer une boîte près de chez vous.

10 commentaires

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  1. J’avais vu des boites à don à Berlin il y a quelques années, et voilà elles arrivent chez nous, pas encore vues à Toulouse.

  2. Une idée géniale qui devrait se propager partout en France. Malheureusement, à ma connaissance, il n’existe pas ce genre d’initiative dans ma ville de Nice!
    Je suppose qu’il faut en informer les pouvoirs publics, avant de déposer une « boîte à partager »!?

    1. c’est vrai , je pense qu’il faut en avertir la mairie, voir est ce peut a son initiative sous suggestion? que l’idée  » ainsi structurée  » peut s’initier sans débordements ?

  3. À Paris, des gens ont pris des PV pour dépôt d’ordures sur la voie publique. C’est vrai, quoi, la voirie a du boulot supplémentaire avec tous ces gens qui laissent traîner des livres sur les bancs publics !

  4. c’est formidable, dans mon ancien immeuble nous avions un espace de gratuité, nous étions nombreux.. j’ai reçu, j’ai donné..
    je suis seliste également, et pratique le partage
    mais votre idée est sensationnelle, vivement la retraite que je m’investisse dans un concept comme celui ci.
    véronique

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