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Le savoir-fer du forgeron, meilleur allié du jardinier

À l’origine d’un bon outil, il y a un bon taillandier. C’est dans la poigne de fer de ce rare artisan que le métal prend sa forme et acquiert ses lettres de noblesse.

Texte : Aurélien Culat
Photos : Thomas Louapre

Là, ça monte à 1150 degrés ! Jean-Luc Bonaventure, fondateur des Forges de la Montagne Noire, à Sorèze (Tarn), lance la fabrication d’un coupe-ronces à partir d’un simple morceau de fer.

Le métier de taillandier – le forgeron spécialisé dans la fabrication d’outils – fait intervenir des machines-outils pour soulager l’artisan du gros œuvre, comme ce pilon pneumatique du XIXe siècle qui assure l’étirage de la pièce.

Pour le cintrage, qui donnera sa forme coudée à la lame du coupe-ronces, Jean-Luc utilise une presse de 1885. Je l’ai récupérée dans une taillanderie qui fermait. Il est l’un des derniers taillandiers en exercice, le métier ayant presque disparu en France.

Un deuxième pilon, encore plus ancien, permet d’effectuer le platinage. L’outil commence à trouver sa forme.

Entre deux machines, Jean-Luc réchauffe et repasse le coupe-ronces à l’enclume afin de le redresser et d’assurer son équilibre. Les coups de marteau sont secs et précis.

La meule de pierre donne sa silhouette définitive à l’outil et fait apparaître l’émouture, la partie tranchante.

L’outil brûlant est présenté au futur manche pour y laisser son empreinte. C’est du hêtre. Je fais faire les manches à Dijon, chez un tourneur sur bois.

La trempe fige définitivement la forme de la lame et lui confère sa solidité. C’est un mélange eau-huile, avec deux huiles différentes. Quand ça bouillonne encore, on le sent dans la main. Et quand ça s’arrête, on passe dans un bain d’eau. C’est une technique que j’ai développée. En forge, on apprend tout le temps.

Pour blanchir la lame et commencer son aiguisage, il faut passer la meuleuse avec des grains de plus en plus fins. Il ne restera plus qu’à aiguiser le fil avec une pierre japonaise de grain 1000, extrêmement fin.

Le manche est monté, le coupe-ronces est prêt. Il aura fallu deux heures de travail pour forger un outil dont la durée de vie peut dépasser quarante ans. À condition de bien l’entretenir en évitant son oxydation. Mais ça, c’est déjà le travail du jardinier…

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